Carmen qui vivait seule dans sa maisonnette non loin d'un village humain, reçut une visite inattendue. Un grand orc blessé et titubant. Il s'écroula à ses pieds alors qu'elle revenait de la rivière portant un sceau d'eau dans chaque main.
Sa première réaction fut d'abandonner son fardeau pour s'enfuir à toutes jambes. Mais à mi-chemin, elle s'arrêta et regarda en arrière. S'il se fut agi d'une autre femme, elle serait déjà loin. Mais Carmen n'était pas comme les autres femmes. Au village, les gens ont une piètre opinion d'elle parce qu'elle préfère vivre isolée selon les enseignements de sa mère, ce qui inclut la pratique d'une forme de sorcellerie très peu répandue.
Aussi, si Carmen osait laisser mourir une créature ayant besoin de ses soins, elle se sentirait très mal et le regretterait pour le reste de sa vie. Comme sa mère avant elle, elle croit que toute créature vivante a le droit de vivre. Elle déteste les guerres que se livrent les différents peuples de ce monde. Elle trouve particulièrement grotesque de croire une créature naturellement mauvaise.
Un renard est-il mauvais parce qu'il s'attaque aux petits animaux de la ferme ? C'est sûr, le fermier n'aime pas qu'une créature sauvage le prive d'un de ses moyens de subsistance sans rien lui donner en retour, mais cela ne fait pas du renard une créature mauvaise pour autant.
Les Elfes font la guerre aux Orcs depuis la nuit des temps sans aucune bonne raison, soi-disant parce que leurs divinités respectives se livraient déjà bataille à l'aube des temps. Évidemment, les Orcs ne se privent pas pour leur rendre coup pour coup. Mais Carmen sait qu'il y a des gens mauvais autant chez les Humains, chez les Elfes ou chez les Orcs. Quoiqu'il est vrai que certains peuples entretiennent plus que les autres une culture guerrière. Les Nains, par exemple.
Carmen retourna auprès de l'orc qui n'avait pas bougé d'un poil.